2025, Skrimsl / Skarkali Records / Virgin Records
Passée une première réaction de déception et de rejet, l'écoute attentive de cet album n'en gomme pas l'empâtement et les rides du temps qui passe, mais finit par atténuer un renfrognement à l'emporte-pièce. Sans s'attarder inutilement sur la colonne des points négatifs, disons pour aller au plus court que les Islandais confirment leur abandon de la simplicité et de la spontanéité folk au profit des flonflons et paillettes d'une pop passe-partout, capable de séduire le plus grand nombre. Tant mieux pour l'argent que cela leur rapportera et tant pis pour leurs amoureux de la première heure qui n'ont que la nostalgie d'un tout premier album pour se consoler d'une fraîcheur et d'un entousiasme juvéniles décidément bien envolés. Peut-être que cela fonctionnerait mieux s'ils travaillaient davantage leurs arrangements ; ils se limitent toutefois à un seul son d'ensemble largement basé sur d'amples accords de piano et des nappes de synthé : c'est bien pour la cohérence, moins pour l'identité des chansons, d'autant que leurs atours mélodiques connaissent une baisse de régime. Il demeure cependant, ici et là, quelques restes de leur originalité d'autrefois qui refont surface soit timidement (The Actor, Tuna In A Can), soit de manière plus affirmée (l'acoustique The End et surtout Fruit Bat, avec son introduction à la Bon Iver (1) et son envoûtante répétition finale d'un thème instrumental aussi simple qu'émouvant, renouant avec le formidable Yellow Light de leurs débuts).
2 novembre 2025
(1) La chanson Perth (2011).
Kingston upon Thames (Angleterre, Royaume-Uni), 16 octobre 2025.
Vidéo éditée par Shot From.
2025, Skrimsl / Skarkali Records / Virgin Records.