Starless

War On Drugs / A Deeper Understanding

Pochette de l'album "A Deeper Understanding" de War On Drugs

2017, Atlantic / WEA

L'accumulation des couches sonores n'est généralement pas bon signe : comme les sauces trop relevées en cuisine, elles peuvent tenter de dissimuler des compositions un peu paresseuses ou bancales. C'est exactement la réflexion que je m'étais faite à propos de l'acclamé Lost In The Dream de War On Drugs (2014), en constatant que les arrangements et le son de ces morceaux mi-rock, mi-pop-rock étaient bien plus travaillés que les thèmes étirés à l'envi leur servant de fil conducteur – une simple phrase de piano ici, deux notes de basse là. Certes, les longs couplets où le chant finit par céder la place aux variations instrumentales ne sont pas désagréables, mais l'absence de refrain ou d'un deuxième thème un peu différent finit par alourdir les paupières, d'autant que la plupart des chansons dépassent les cinq minutes et qu'elles se ressemblent quand même beaucoup. Les premiers instants d'A Deeper Understanding, paru trois ans après, ravivent d'autant plus cet agacement antérieur que les couches sonores et résonances atteignent d'emblée des sommets pénibles (Up All Night). Mais cette entrée en matière est trompeuse. Car si Adam Granduciel s'est manifestement resservi d'un même bon vieux moule, cet album met au propre ce que le brouillon de Lost In The Dream avait esquissé : les morceaux paraissent grandis, ayant gagné en maturité, en réflexion, en précision, en compréhension de ce que leur compositeur et producteur souhaite transmettre. Sa méticulosité légendaire s'est d'ailleurs encore accrue, les mélodies sont plus travaillées, l'orchestration s'est diversifiée, le son – parfois encombré à l'extrême – est parfaitement contrôlé et tous ces efforts finissent par laisser à entendre ce qui manquait le plus au précédent album : du sentiment.

2 avril 2024

Vidéo / Strangest Thing

Festival Pitchfork à Chicago (Illinois, États-Unis), le 21 juillet 2018.
Vidéo éditée par Mustard.

Chansons de l'album

  1. Up All Night
  2. Pain
  3. Holding On
  4. Strangest Thing
  5. Knocked Down
  6. Nothing To Find
  7. Thinking Of A Place
  8. In Chains
  9. Clean Living
  10. You Don't Have To Go

Crédits

Musiciens

War On Drugs est Robbie Bennett (claviers), Adam Granduciel (chant, guitare, basse, claviers, harmonica, batterie, percussions), Charlie Hall (batterie, percussions, guitare), Dave Hartley (basse, guitare, glockenspiel), Anthony LaMarca (guitare, batterie) et Jon Natchez (saxophone baryton).
Avec Patrick Berkery (batterie sur 3, percussions sur 3, 8), Michael Bloch (guitare sur 3, 6, 7, 9), Meg Duffy (guitare slide sur 3, 9), Paloma Gil (chœurs sur 7, 10), Max Hart (synthétiseur sur 3, guitare pedal steel sur 7), Otto Hauser (batterie et percussions sur 10), Louise Hayat (chœurs sur 7, 10), Darren Jesse (batterie et percussions sur 4), Michael Johnson (synthétiseur sur 1, 10), Josh Kauffman (guitare sur 8, 10), Parker Kindred (percussions sur 9), Holly Laessig (chœurs sur 2), Sterling Laws (batterie et percussions sur 6), Carter Tanton (guitare sur 5) et Jess Wolfe (chœurs sur 2).

Auteurs

Écrit et composé par Adam Granduciel sauf 3 composé avec Robbie Bennett.

Production

Produit par Adam Granduciel.
Enregistré par Adam Granduciel et Shawn Everett, avec l'assistance de Jon Ashley, Austin Asvanonda, Clay Blair, David Davis, Garret De Block, Will Delaney, Carter Jahn, Wesley Sidman, Tyler Shields, Gosha Usov, Ivan Wayman et Omar Yakar.
Compléments enregistrés par Nick Krill, Daniel Schlett, Nicolas Vernhes et Jeff Zeigler avec l'assistance de Gabe Wax.
Studios d'enregistrement : Boulevard, Eastwest, Sonora, Truckstop de Shawn Everett et Vox à Los Angeles (Californie, États-Unis) ; United à Hollywood (Californie, États-Unis) ; Electric Lady, Future-Past, Rare Book Room de Nicolas Vernhes, Strange Weather de Daniel Schlett et Thump à New York (États-Unis) ; Kawari Sound et Uniform à Philadelphie (Pennsylvanie, États-Unis).
Mixé par Shawn Everett à son studio Truckstop à Los Angeles.
Mastérisé par Greg Calbi aux studios Sterling Sound à New York.
Édité par Sea Formation Music et Son Of Saw Publishing.
Avec Steve Ralbovsky (directeur artistique) et Ami Key Spishock (management), assistée par Carolyne Klein.

Pochette

Adam Granduciel (direction artistique), Rob Carmichael du studio Seen (direction artistique et conception), Dustin Condren (photo) et Shawn Brackbill (photo intérieure).

Parution et label

2017, Atlantic / WEA.

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